Bilan à mi-mandat : une transition à deux vitesses

Alors que les maires arrivent à mi-mandat, les collectivités locales sont confrontées à de nouveaux enjeux inédits : 
-       La démocratie représentative et l’autorité remises en cause
-       Le dérèglement climatique obligeant à transformer nos villes
-       L’inflation qui ronge les budgets et fragilise les projets d’investissement.

À cette occasion, 60 collectifs citoyens organisés autour du réseau Action Climat, le collectif pour une Transition Citoyenne et Alternatiba ont évalué l'action de 88 communes et 15 intercommunalités sur 8 thématiques liées au climat, à la justice sociale et à la démocratie locale.

Cette évaluation a mis en évidence des résultats très variables selon les thématiques abordées et surtout la taille des communes. Dans l'ensemble, les grandes villes (avec plus de 100 000 habitants) sont au rendez-vous, tandis que les villes de taille moyenne (entre 15 000 et 100 000 habitants) accusent du retard. 

Les premières avancées notables concernent l’espace public :  près de 60 % des communes évaluées mettent en œuvre un programme de gestion différenciée de leurs espaces verts, et surtout un tiers d’entre elles a réduit l'espace dédié aux voitures afin de favoriser les transports en commun, les vélos et les piétons. Mais seul un quart ont généralisé le 30 km/h sur leur territoire.

Alors que les villes doivent faire face à la crise énergétique, la rénovation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires reste à réaliser : moins de 1 % des logements anciens ont été rénovés sur 85 % des territoires évalués. 
Si 40% des communes ont des objectifs et une feuille de route pour soutenir le développement des énergies renouvelables localement, seuls 14% d’entre elles ont une trajectoire compatible avec l’objectif d’un territoire à énergie positive en 2050. Alors que la moitié de l’énergie consommée par les collectivités est issue du renouvelable, ce chiffre varie de 8% à 100% selon les collectivités.
Plus étonnant, le collectif a constaté un retard dans la prise en considération du « Zéro artificialisation nette » des sols, décrété par la loi Climat et résilience de 2021 : Une seule des communes interrogées l’a inscrit dans ses documents d’urbanisme, tandis que 8% d’entre elles ont voté un gel de l’extension des zones commerciales périphériques.

Si les collectivités sont sensibilisées aux enjeux environnementaux, certaines peinent encore à changer leur pratique : seuls 40% d’entre elles intègrent une politique d’achats publics responsable et un quart d’entre elles forment leurs agents à cette thématique.

Concernant la ressource en eau, la moitié des collectivités ont mis en place des actions de préservation et de restauration. Et plus de 60% ont voté une tarification progressive de l’eau ou de dispositifs d’accompagnement de paiement des factures pour permettre à tous d’y avoir accès. 
Concernant les déchets, un tiers des communes sont équipées d’un équipement de réemploi, mais 95% d’entre elles couvrent moins de la moitié de leur population par la collecte de biodéchets.

Impactées directement par l’inflation, les communes n’arrivent pas à respecter certaines obligations légales :  plus de 60 % des collectivités évaluées ne respectent pas les 50 % de produits « durables et de qualité, dont 20 % issus de l’agriculture biologique », dans la restauration collective publique qu’imposait la loi EGAlim au 1er janvier 2022.